Mercredi 10 septembre 2025, à Kinshasa, à l’hôtel Béatrice, Sauti ya Mama Mukongomani (SMM) et WAHDI ont organisé un atelier de restitution et validation des résultats de l’étude sur la promotion et la protection des femmes défenseures des droits humains, dans le cadre du projet :Na kataa Ujeuri kwetu, en français « Je refuse les violences chez nous », financé par le Women’s Peace and Humanitarian Fund (WPHF) à travers ONU Femmes.
Les travaux, suivis à la fois en présentiel et en ligne, ont réuni des participant·e·s issus des organisations de la société civile, des institutions publiques et des mouvements féminins, venus échanger sur la situation préoccupante des femmes défenseures des droits humains dans les territoires de Nyiragongo, Lubero et la ville de Goma.
Résultat clé de l’étude : 60 % des femmes défenseures des droits humains au Nord-Kivu sont exposées de manière permanente à des menaces et arrestations arbitraires dans l’exercice de leur travail. Elles ne disposent pas, pour la majorité, des connaissances relatives à la loi sur la protection et la responsabilité des défenseurs des droits humains en RDC.
Dans son intervention, Me Nelly Mbangu, coordonnatrice de SMM, est revenue sur la pertinence de cette étude :
« La province du Nord-Kivu est sous occupation, et des violations des droits humains s’y commettent souvent sans que les autorités ne soient informées. Mais plus grave encore, celles-ci touchent aussi celles et ceux qui travaillent pour les autres, qui sont au chevet des survivantes des violences : ce sont les femmes défenseures des droits humains. Elles deviennent à leur tour victimes de violations, alors qu’elles soutiennent les autres. C’est pourquoi nous avons jugé utile de mettre en évidence leur situation, afin d’amener les autorités à assurer leur protection. »
Elle a également présenté une innovation clé issue de ce travail : la mise en place d’une application mobile de monitoring des cas de violations des droits humains visant particulièrement les femmes défenseures. Cet outil fonctionnera comme un système SOS, permettant de signaler en temps réel les incidents et de favoriser une meilleure prise en charge des victimes.
L’équipe organisatrice exprime sa gratitude à tous les participant·e·s en ligne et en présentiel pour leurs contributions et recommandations, qui permettront d’améliorer l’outil et de renforcer la protection des défenseures dans les différentes provinces en RDC.
